Les moisissures font partie des champignons naturels responsables de la pourriture du bois de construction en inspection des bâtiments.
Les spores de moisissures se retrouvent naturellement dans les bâtiments. Dans la nature, on estime à plus de 1,5 million le nombre d’espèces de moisissures.
Spores de moisissure invisibles à l’inspection
Les moisissures produisent des spores dans l’air ambiant qui sont invisibles à l’œil lors de l’inspection de la maison. Les moisissures peuvent aussi produire des substances chimiques dans les spores, dans les matériaux du bâtiment qu’elles colonisent, ou dans l’air ambiant.
Dans notre région les experts évaluent que la concentration des spores de moisissure dans l’air extérieur et dans l’air du bâtiment varie selon la saison et la disponibilité des matières organiques retrouvées dans la nature. La quantité maximale dans l’air extérieur s’observe en septembre, soir entre 2000 et 2500 unités formatrices de colonies par mètre cube d’air (UFC/m); alors que pour les autres mois les décomptes moyens sont de l’ordre 500 UFC/m.
Chaque moisissure produit un grand nombre de spores de diamètre variant de 2 à 250 microns qui peuvent résister aux conditions environnementales de nos régions . Elles se propagent par les courants d’air de l’extérieur vers le bâtiment, ou par le contact avec les humains et les animaux domestiques. Les spores de moisissures se retrouvent naturellement dans toutes les maison.
Pour germer, les spores ont besoin d’une température entre 10°C et 40°C, d’éléments nutritifs organiques, et d’un niveau d’humidité suffisant.
Température intérieure favorable à la moisissure
Pendant nos hivers, la température extérieure est insuffisante pour soutenir la croissance des moisissures. Les moisissures sont dormantes.
Cependant, dans les habitations et autres bâtiments chauffés, la température prescrite pour les aires intérieures habitées est de 21 °C. Cette température de croissance constitue la première condition requise pour la biodégradation et la prolifération des moisissures.
Lors de l’inspection de l’entretoit du bâtiment en période hivernale, les experts constatent que la température est souvent inférieure au seuil de 10°C, pour la croissance des moisissures.
Éléments nutritifs pour la moisissure dans la construction du bâtiment
Hormis le bois de charpente, l’inspection des bâtiments révèle que divers autres matériaux, à base de cellulose sont également les éléments nutritifs pour à la biodégradation par les moisissures.
L’inspection démontre que le papier du gypse, les tuiles acoustiques de carton ou fibres de bois, le papier peint, les panneaux particules ou d’agglomérés, de copeaux de bois, ainsi que les agglomérés de particules de bois sont des substrats propices à la prolifération des moisissures.
Les matériaux cellulosiques usinés, de plus en plus présents dans les constructions récentes, supportent la croissance des moisissures. La propriété de rétention d’humidité du substrat est un facteur contributif à la propension à la prolifération des moisissures.
Ces matériaux de construction constituent les éléments nutritifs pour la biodégradation par les moisissures. Cela constitue la deuxième condition requise pour la prolifération des moisissures.
Humidité favorable à la moisissure dans le bâtiment.
La présence d’humidité excessive dans le bâtiment est le facteur qui détermine la germination et la prolifération des moisissures.
L’infiltration d’eau, l’humidité excessive ambiante et la condensation sont les sources de moisissure dans les bâtiments.
La présence d’eau liquide n’est pas essentielle pour la croissance des moisissures, l’humidité ambiante élevée étant suffisante pour soutenir la prolifération.
Ce n’est pas le niveau d’humidité normale dans la maison qui provoque la croissance des moisissures, mais plutôt l’humidité ambiante excessive.
L’expérience de l’inspection de bâtiments démontre que le sous-sol est naturellement plus humide que le reste de la maison.
Des odeurs typiques d’humidité et de moisissures au sous-sol sont parfois observées lors de l’inspection: des odeurs anormales de terre, de renfermé, d’alcool ou de feuilles mortes.
La moisissure et la santé
Il convient de citer les conclusions de l’institut national de santé publique du Québec:
Les études revues se complètent, confirment le consensus scientifique décrit au paragraphe précédent et permettent d’affirmer que l’exposition aux moisissures en milieu intérieur constitue un risque à la santé variant selon les espèces rencontrées, la dose d’exposition et la susceptibilité individuelle des sujets, et que les symptômes rencontrés touchent plusieurs systèmes et plus particulièrement le système respiratoire. Les principaux problèmes reconnus comme étant associés aux moisissures sont des problèmes irritatifs, d’exacerbation d’asthme, des réactions allergiques et d’hypersensibilité. Des réactions toxiques à la suite d’une exposition importante ou à des expositions répétées ainsi que des infections chez des sujets sévèrement immunodéprimés sont également documentées.
Par conséquent, le Groupe de travail sur les moisissures de l’INSPQ est d’avis:
Qu’un milieu intérieur contaminé par les moisissures constitue un risque pour la santé des occupants qui y sont exposés, particulièrement pour les personnes vulnérables ;
Que toute « contamination fongique » en surface ou derrière les matériaux dans un environnement intérieur, de même que toute condition la favorisant (ex. infiltration d’eau, eau stagnante, condensation sur les structures), sont des situations inacceptables du point de vue de la santé publique qui doivent par conséquent être corrigées.
La « contamination fongique » dont il est question dans ce document fait référence à la croissance non contrôlée de moisissures survenant sur des structures, des meubles ou autres matériaux habituellement exempts d’humidité, ainsi que dans le système de ventilation.
Sources et références :
- Les risques à la santé associés à la présence de moisissures en milieu intérieur* : Institut national de santé publique du Québec.
- Code National du bâtiment du Canada.